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De la poésie au CDI

Par SOPHIE JULIEN, publié le mardi 21 mars 2023 11:28 - Mis à jour le jeudi 23 mars 2023 13:21
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Le printemps a été célébré en poésie ce lundi 20 mars au CDI.

Les élèves de 3e et les élèves du dispositif Ulis (accompagnés de Mme Canrobert, Mme Varennes et M. Ménétrier), ont eu la chance d’assister à une intervention poétique ce lundi 20 mars au CDI, à l’occasion du Printemps des poètes, dont le thème cette année est "Frontières".

La comédienne Mélanie Prochasson, leur a offert quelques lectures poétiques (textes de Francis Ponge, Jacques Prévert ou encore Jacques Charpentreau par exemple) et d’autres beaucoup moins (extraits d’articles de journal, de dictionnaire ou de notice technique). A partir de ces extraits, les collégiens ont été amenés à donner leur définition de la poésie et à produire de courts textes sur le thème de l’exil et de la frontière.

Si les élèves ont été parfois déstabilisés par la mise en voix de textes habituellement écrits et vus, ils ont été aussi fiers d’entendre leur propres productions interprétées par la lectrice.

Bravo aux plus courageux qui se sont prêtés à l’exercice et merci à Mme Prochasson pour son intervention !

Une exposition de poèmes ainsi qu’une sélection poétique est actuellement disponible au CDI.

 

  • Jacques Prévert, Être ange c'est étrange

Être Ange
C’est Étrange
Dit l’Ange
Être Âne
C’est étrâne
Dit l’Âne
Cela ne veut rien dire
Dit l’Ange en haussant les ailes
Pourtant
Si étrange veut dire quelque chose
étrâne est plus étrange qu’étrange
dit l’Âne
Étrange est !
Dit l’Ange en tapant du pied
Étranger vous-même
Dit l’Âne
Et il s’envole

  • Francis Ponge, La bougie

La nuit parfois ravive une plante singulière dont la lueur décompose les
chambres meublées en massifs d'ombre.
Sa feuille d'or tient impassible au creux d'une colonnette d'albâtre par un
pédoncule très noir.
Les papillons miteux l'assaillent de préférence à la lune trop haute, qui
vaporise les bois. Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous
frémissent aux bords d'une frénésie voisine de la stupeur.
Cependant la bougie, par le vacillement des clartés sur le livre au brusque
dégagement des fumées originales encourage le lecteur, — puis s'incline sur
son assiette et se noie dans son aliment.

  • Charles Baudelaire, L’albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

 

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