Dans la presse

Une matinée de partage musical avec des collégiens de 4e

Par admin gaston-bonheur, publié le jeudi 1 juin 2023 14:22 - Mis à jour le jeudi 1 juin 2023 15:13
2023-05-30.jpg
Conférence musicale sur les chanteuses de blues noires américaines des années 1920. Un hommage vibrant par le duo Bagus blues.

Aretha Franklin, Nina Simone, Bessie Smith… Chris et Harry racontaient en chansons l’histoire du blues à travers les premières chanteuses noires, ce mercredi matin au collège Gaston-Bonheur.

L’histoire du blues par celles qui l’ont chanté

Harry à la guitare ou à la contrebasse, Chris au chant et quelle voix ! Avant de chanter, Chris expliquait : "Chansons et musiques racontent les difficultés de la vie en tant que femmes, noires et pauvres. Le blues est un genre musical dérivé des chants de travail des populations afro-américaines subissant la ségrégation raciale aux États-Unis. Tristesse, amour et envies, sont les principaux sentiments exprimés dans les chansons".

Et de poursuivre : "Descendantes des esclaves, les femmes noires utilisaient un style d’expression indirect, détourné mêlant ironie, satire et légèreté musicale".

De 1020 à 1929, le blues musical est issu d’un milieu populaire très pauvre. Ces années ont vu l’apparition de l’industrie du disque. Le premier disque blues afro-américain à être commercialisé fut celui d’une femme, Mamie Smith, en 1920.

75 000 exemplaires vendus en un seul mois ! Des femmes qui ne veulent pas subir mais réagir. Les collégiens étaient réceptifs, à l’écoute et prenaient du plaisir à écouter cette conférence.

Les femmes noires assument leur volonté de décider de leur vie, corps et partenaire et chantent de vrais messages féministes. "Non à la violence, oui à la liberté, oui à l’égalité hommes/femmes".

Il ne restait plus qu’à être sous le charme de la voix de Chris, interprétant Angela Davis, A. Franklin ou encore B. Smith évoquant l’indépendance de la femme.

Les collégiens tapaient dans les mains, pas toujours en rythme, bon, "il va falloir progresser" disait en riant Chris, mais quel échange !

Chris racontait l’histoire de Nina Simone, qui en 1933, du haut de ses 11 ans, refusa de jouer au piano tant que ses parents ne retrouvaient pas une place au premier rang, parce que noirs. Droit à l’éducation et à tous les postes, celle qui rêvait de devenir pianiste concertiste n’a pas été acceptée au conservatoire à cause de la couleur de sa peau. "Les noirs n’ont rien mais le plus important, c’est ce que l’on a au fond de soi…", aimait-elle dire.

Sophie Assemat, professeur de maths et Willy Delfieu, professeur de musique ne boudaient pas non plus leur plaisir d’avoir accompagné leurs élèves pour une matinée envoûtante et enrichissante.

L'indépendant, le 30 mai 2023